Insomnie et naturopathie

Quelle sensation de bien-être lorsque nous nous réveillons avec l’impression d’être « requinqué » et plein d’énergie ! Le sommeil, dans sa phase profonde, permet la récupération de la fatigue physique. C’est à ce moment que l’hormone de croissance est sécrétée, favorisant la maturation du système nerveux de l’enfant. Elle agit aussi sur la reproduction cellulaire et les fonctions génitales. Puis apparaît le sommeil paradoxal, phase de récupération de la fatigue nerveuse : la mémorisation et le stockage des informations acquises dans la journée ainsi que la résolution des tensions accumulées le jour s’accomplissent lorsque nous rêvons.

 

De nombreux éléments influencent la qualité du sommeil : environnement familial, socio-professionnel et sonore, équilibre biologique et psycho-émotionnel, rythme de travail, hygiène de vie, âge, saisons, météorologie ... Ces éléments peuvent perturber, décaler, voire inverser nos rythmes biologiques, induisant une difficulté à bien dormir.

 

L’insomnie se manifeste par une difficulté, voire une impossibilité à s’endormir, soit par un temps d’endormissement long, soit par des réveils fréquents après lesquels il sera plus ou moins difficile de s’endormir, ou encore par un réveil précoce avec l’impossibilité de reprendre le sommeil.

 

La naturopathie, terme issu de l’anglais « path of the nature », la voie de la Nature, nous offre plusieurs clefs pour retrouver un sommeil réparateur : hygiène de vie, alimentation, minéraux et oligo-éléments, plantes sous forme de tisanes, bourgeons, huiles essentielles, teinture-mère, homéopathie…

 

Pour choisir les éléments les plus adaptés que Mère-Nature met à notre disposition,

il est nécessaire d’investiguer différents aspects :

 

 

1. L'hygiène de vie

La qualité et la quantité des aliments consommés : un repas du soir riche en graisses et protéines animales ralentit la digestion et influence la qualité du sommeil. Le dernier repas devrait être consommé aux environs de 18 heures, heure après laquelle le foie se repose et n’assume plus son rôle.

 

Eviter l’abus d’excitants : café, thé, alcool, tabac... et les boissons à effets diurétiques: soupe de poireaux, queues de cerises, bière, thé, café ...

 

La sédentarité, l’insuffisance ou l’absence d’activités physiques ou intellectuelles, le surmenage ou au contraire, le manque de motivation ou de projet dans notre vie influencent le sommeil. Il s’agit de revisiter ces aspects et de trouver des solutions pour les équilibrer.

 

Le dérèglement de nos rythmes biologiques dû à des horaires irréguliers ou aux voyages, ou par ignorance du fonctionnement de son propre rythme, perturbe le cycle naturel du sommeil. Il est important que chacun connaisse ses besoins en heures de sommeil, ainsi que l’heure à laquelle il a besoin de s’endormir afin de les respecter au mieux. Un petit dormeur sera en forme après 4-6 heures de sommeil alors qu’une autre personne aura besoin de 8, voire 10 heures.

La sagesse serait que chacun connaisse bien le rythme de ses horloges : les meilleures heures pour s’endormir, pour s’éveiller, pour se nourrir, pour se relaxer et pour travailler. Et qu’il ajuste au mieux ses besoins aux contraintes.

2. Les composantes biologiques

Le système hormonal

De nombreuses hormones sont sécrétées le jour et la nuit. Un trouble de la régulation ou de l’équilibre hormonal peut générer des troubles du sommeil, en particulier dans le cadre de la puberté, de la femme enceinte, de la ménopause ou lors d’un problème psycho-émotionnel.

 

En 1ère intention, il est nécessaire de décharger et soutenir le foie avec une alimentation adaptée, des oligo-éléments et certaines plantes. Puis d’aider les glandes hormonales perturbées à reprendre leur fonctionnement normal.

 

Le système neuro-végétatif

L’organisme répond à toute agression afin de préserver son intégrité grâce au système neuro-végétatif, dit système d’adaptation. Il est composé des systèmes sympathique alpha et bêta et parasympathique. Il agit en interaction avec le système hormonal. Lors de troubles du sommeil, il s’agira de déterminer quel système travaille en hypofonction ou en hyperfonction afin de le calmer, de le stimuler, ou de l’équilibrer.

La sérotonine

Un manque de ce neurotransmetteur, synthétisé par certains neurones, induit des troubles du sommeil. Un questionnaire permet de détecter un déficit de sérotonine et de pallier à ce manque grâce à une alimentation et à des plantes riches en tryptophane, précurseur naturel de la sérotonine.

La circulation des énergies dans les principaux organes.

 

La circulation des énergies dans les principaux organes

Selon la médecine chinoise, lorsque les énergies des méridiens reliés aux organes tel le foie, l’estomac,le pancréas, les reins, les poumons… dysfonctionnent, ils induisent un réveil durant une tranche d’heure précise. Ceci nous permet de détecter quel organe nécessite d’être soutenu.

Les métaux lourds

L’être humain est de plus en plus exposé aux métaux lourds, par la pollution industrielle et automobile, les vaccins, certains médicaments, les amalgames dentaires, … Le mercure et le plomb, très toxiques pour le système nerveux, induisent une multitude symptômes, dont des insomnies prolongées. Seule une détoxication progressive et individualisée sur plusieurs mois permet d’éliminer les métaux lourds à l’aide d’algues et de plantes.

3. Les composantes psycho-émotionnelles

Une période de crise (deuil, problème ou professionnel, perte du sens de sa vie…) peut perturber le sommeil. Nous abandonner dans « les bras de Morphée » nécessite une certaine dose de confiance et de sécurité intérieures. L’incapacité de dormir peut être liée à une peur profonde de lâcher-prise.

 

Lorsque notre sentiment de survivance a été agressé par des traumatismes profonds, la connexion à notre monde intérieur est empêchée. L’insomnie chronique est souvent reliée à un sentiment de culpabilité conscient ou inconscient, par exemple: « je ne mérite pas de me reposer » ou encore à avoir l’impression de ne pas réaliser tout ce que je dois faire dans ma vie, donc «dormir devient une perte de temps ». Elle peut traduire une peur de mourir. Explorer son monde inconscient, par exemple grâce à l’approche de la Guérison des Blessures Intérieures (GBI), permet de s’approprier notre intériorité et de guérir les éventuels traumatismes qui engendrent un manque de sécurité intérieure.

Quelques conseils à expérimenter avant de consulter

  • Consommer un repas léger vers 18 heures, si possible sans protéines, ni graisse animale.
  • Boire une tisane sédative à base de lavande, camomille, tilleul, fleur d'oranger, verveine, agrémentée de miel et de citron .
  • Ecouter une musique délassante
  • Respirer de manière calme et profonde, fenêtre ouverte ou mieux encore, en pleine nature.
  • Vous balader, courir pour évacuer les tensions physiques et psychologiques, chanter, danser, méditer ...
  • Vous masser ou demander à votre entourage de le faire.
  • Prendre un bain dans une ambiance apaisante.
  • Ajouter 1-2 gouttes d'huiles essentielles de Lavande vraie ou de Mandarine sur l'oreiller. Ou l'appliquer sur votre peau avec un massage doux. Ou brûler un encens dont l'odeur vous convient.
  • Prononcer une phrase positive que vous créerez selon votre ressenti, juste avant de vous coucher.
  • Si la pleine lune vous empêche de dormir, déposer un bocal rempli d'eau sur le rebord de la fenêtre.

            Françoise Raso-Aeschimann                        

 

Article paru dans la revue Recto-Verseau no 203 - novembre 2009